Euro 2016 - La bonne paire

L'Euro masculin de handball 2016 en Pologne va débuter, et – pour changer – le poste de gardien va avoir son importance. Rappelez vous que le premier titre de MVP gardien de Thierry Omeyer fut l'Euro 2006 (et le dernier, le mondial 2015). Spécialement sur cette compétition, le gardien va peut-être prendre plus d'importance encore : les jeunes joueurs sont légions, et un gardien qui annihilera ces jeunes premiers donnera deux cases d'avances à ses coéquipiers. Faisons le tour groupe par groupe, en donnant une note à la paire – un bon second est obligatoire (coucou Daouda Karaboué cru 2011 et Cyril Dumoulin cru 2014) – puis en faisant un peu de fiction sur l'avenir.

Groupe A : France, Pologne, Serbie, Macédoine

« Titi, Titi, Titi ». Voilà, ça va – probablement – être le dernier euro de la légende, comme Lavrov en son temps, l'âge ne touche pas Thierry Omeyer et il arrive avec une aura quasi divine, le seul qui peut le toucher, c'est le ballon qu'il arrête. Pourquoi alors 9/10 ? Tout simplement que si Gérard est un excellent gardien, le prouve depuis quatre ans - et l'a prouvé contre la Serbie - ce ne sera que sa première compétition dans ce rôle particulié de n°2. Enfin, si Thierry veut bien le laisser rentrer (plus que 30 minutes).

Face à la légende, un autre monument : Slawomir Szmal. Sauf que sa présence est discutable car clairement en baisse de régime alors que Wichari a brillé avec Wyszomirsky en préparation. C'est ce second qui a été choisi et nul doute qu'il aura de quoi faire - même si Szmal a depuis fait le taf d'expérience.

Tant qu'on y est niveau légende, revoilà l'inimitable Stanic. En vacances rémunéré au Qatar après un passage éclair à Rhein-Neckar (où son attitude ne semblait pas coller à la rigueur de la Ruhr), le revoilà dans une sélection rajeuni... Sur le terrain. Car avec Djukanovic, on a plutôt un remake des papys en résistance. Mais – voir plus haut – l'âge, c'est pas important. Enfin le Monténégro jouera avec Ristovski, et un porteur d'eau du nom de Dupjacanec.

France :        Thierry Omeyer et Vincent Gérard (9/10)
Pologne :      Piotr Wyszomirsky et Slawomir Szmal (7/10)
Serbie :         Darko Stanic et Slavisa Djukanovic (5/10)
Macédoine : Borko Ristovski et Daniel Dupjacanec (4/10)

Sources images : SkySport / La voix du Nord

Groupe B : Croatie, Islande, Norvège, Biélorussie

La poule la plus faible, également dans les buts. La Biélorussie part à trois, ce qui n'est pas un gage de qualité mais plutôt d'incertitude. Déjà Soldatsenka est dans les bagages (attention espoir), et Chaparenka sera absent (le jour de gloire est arrivé). C'est à peu près le même constat en Norvège, où on comptera un espoir – Bergerud – et un taulier – Erevik. Sachant que pour l'instant, c'est Christiansen qui s'est illustré contre la Croatie.

L'Islande possède une paire intéressante mais irrégulière. L'atypique Edvardsson pourra en surprendre plus d'un, lui qui s'est affirmé comme le n°1 bis avec Gustavsson qu'on a pensé longtemps intouchable. Mais c'est aussi fragile que ça peut être surprenant. Enfin, on restera bouché bée devant l'absence du plus grand espoir des 3x2m actuel, Filip Ivic. Stevanovic ne montre plus grand chose à Zagreb et connaîtra sa première grande compétition, heureusement Alilovic est dans sa bonne saison et a repris un rôle de n°1 à Veszprèm. Suspens.

Biélorussie : Aleksei Kishou, Ivan Matsekevich et Viachaslau Soldatsenka (4/10)
Croatie :        Ivan Stevanovic et Mirko Alilovic (6/10)
Islande :        Edvardsson et Gustavsson (5/10)
Norvège :      Ole Erevik, Espen Christensen et Torbjorn Bergerud (5/10)

"Non, non, plus d'autres questions. Merci M. Alilovic pour cet entretien"

Groupe C : Espagne, Suède, Allemagne, Slovénie

LE GROUPE DE LA MORT. Les Espagnols s'avancent en tête d'affiche n°1 et compte une paire qui fait lever les foules en Europe, Sterbik alias le patron est de retour, Perez de Vargas alias le talent brut est toujours présent, les deux ont l'expérience : intouchables ? L'Allemagne a dit au revoir à Heinevetter, et propose une force de frappe équivalente avec Wolff. Lichtlein a brillé au Qatar, pas sûr qu'il fasse le coup tout les ans.

La Slovénie arrive avec une paire classique : le vétéran Skof sera bien là, accompagné par Skok. Les deux se valent mais Skof devrait avoir la primauté de l'expérience et est plus efficace. Enfin, attention légende : Andersson est là et aura une paire intéressante avec Appelgren. Il aura fait douter avant saison en arrivant à Rhein Neckar, depuis il fait déjà parti des meubles. Dommage que l'équipe avec ne soit pas aussi solide car on a une des plus belle paire de l'Euro.

Allemagne : Carsten Lichtlein et Andreas Wolff (7/10)
Slovénie :    Gradz Skof et Matevz Skok (7/10)
Espagne :    Arpad Sterbik et Gonzalo Perez de Vargas (10/10)
Suède :        Mattias Andersson et Mikael Appelgren (8/10)

Source image : AFP

Groupe D : Danemark, Hongrie, Russie, Monténégro

Voire plus haut : trois gardien n'est pas gage de qualité. Les Russes et Monténégrins ne possèdent en plus aucun nom ronflant, au contraire, ils possèdent plutôt des gardiens qui prouve qu'on a tous un niveau international (mais qu'on vit dans le pays de Omeyer). Ainsi Rade Mijatovic, Mile Mijuskovic et Radivoje Ristanovic - pêché par Chambéry - œuvreront dans les buts Monténégrins. Contre la Hongrie, ils se sont déjà fait remarquer pour leurs statistiques hors-normes : 0/16 pour Mijatovic tandis que Ristanovic signait quand même 5 arrêts (à 24%). Que du bonheur.
Les Russes ont au moins Bogdanov, qui jouera à la maison - il évolue au club polonais de Azoty Pulawy - et a une expérience qui lui permet de faire le taf. De même Kireev en deux saura se défendre. Mais pas plus.

Roland Mikler a lui aussi un bon porteur d'eau du nom de Lazlo Bartucz... Enfin Landin s'est séparé de Jannick Green et a pris un plus jeune (tous les même) cependant il n'est pas en mode assurance tout risques et Moller n'a pas l'expérience que pouvait avoir Green. Sur le papier, ça reste quand même sympa.

Danemark : Niklas Landin et Kevin Moller (7/10)
Hongrie : Roland Mikler et Laszlo Bartucz (5/10)
Monténégro : Rade Mijatovic, Mile Mijuskovic et Radivoje Ristanovic (2/10)
Russie : Vadim Bogdanov, Victor Kireev et Dmitry Pavlenko (3/10)

"Au pire, j'ai un charme de malade et la Pologne c'est cool"

Alors qui c'est qui est le plus fort ?

Sterbik fait très très très mal depuis le début de saison. L'Espagne possède la meilleure paire de loin, même si avec Omeyer et Gérard, la France colle aux fesses des hispaniques. La Suède a deux gardiens que beaucoup de clubs aimeraient avoir, mais on risque de moins les voir tant la reconstruction tarde en Suède.

Le cru global est intéressant : on arrive en fin de génération et on voit un renouvellement progressif. On aurait aimé avoir Ivic mais la présence de Soldatsenka, Bergerud, Moller et surtout Wolff va permettre d'avoir de nouvelle tête forte. N'oublions pas que Corrales n'est plus très loin d'entré en compétition, tout comme Pardin en France et moult dans les autres pays. Bientôt Szmal, Omeyer, Skof, Stanic vont laisser des espaces, à voir qui saura saisir l'opportunité.

M. Thomas alias DreamKeeper