Fiche de révision (3) - Le face à face

Que ce soit arrêté à 7 mètre ou lancé à pleine vitesse, il n'y a rien de plus enivrant qu'une opposition directe à un joueur. Sans mur, sans défense, impossible de faire semblant. Les styles se démarquent et tout les regards sont tournés vers toi, petit gardien, qui doit réaliser un exploit car un arrêt en face à face est forcément un exploit. Le langage ne trompe pas : pour l'adversaire, il s'agira d'un "immanquable". Comment se positionner ? Sur quels points appuyer ? Quels fondamentaux à respecter ?

Commençons par le plus basique, le positionnement. L'intérêt est de toujours avoir son cylindre (comprendre tronc du corps) en face du bras et du ballon (illustration 1). Un décalage entre le bras-ballon du joueur et le gardien, et l'issue est à 99% favorable au tireur. L'erreur la plus fréquente à ce stade là, et de se trouver face au corps du tireur, et donc en décalage par rapport au ballon (Illustration 2).

Deuxième point : enclencher la parade au dernier moment. Là, il est aussi question de timing car fait trop tard, la parade est inutile, et fait trop tôt, elle ouvre des solutions au tireur. Rien ne sert de faire une jolie parade, le tout est de l'enclencher à point nommé. Un bras/jambe en mouvement couvrira toujours plus d'espace.

Sur les parades en face à face, le conseil que j'ai souvent reçu est de garder un appui sur le sol, ou du moins une jambe qui balaye le bas. Ou un bras si vous arrivez à faire comme Heinevetter. Exit le parfait grand écart en l'air, bien trop ouvert, difficile à réaliser et relativement peu efficace (ça fait joli sur les photos - voir Mr Heinevetter).

Enfin, autre point basique et pourtant - trop - souvent oublié à tout niveau et tout âge : attaquer le ballon ! Reculer durant un 7m, durant un contre, c'est l'assurance de se faire transpercer. Sèchement. La solution, être sur ces appuis et faire une parade poussant les membres vers le haut et/ou en avant. Une gamme à répéter souvent, à l'échauffement, après un oubli. Un geste qui permet d'avoir "la main ferme".

Une fois ces trois conseils (placement, attaque du ballon, appuis) appliqués. On rentre dans ce qui - je l'avoue - me plaît le plus dans ces moments là. Le jeu, pur. Choisir le type de parade est un art. Mélange d'adaptation, de sensation, d’interprétation et de connaissance du tireur. Mais si ! Cet instant où tu sais, qu'il sait, que tu sais que d'habitude il tir en bas mais que là, spécialement là, il va pas le faire. Oui, il vous fera aussi de la réussite, car une bonne parade dans le bon timing avec un bon choix d'impact, ça garde une belle probabilité de trouver le fond des filets. Combien de ballon avez-vous "juste" détourné, "juste" frolé ? Le face à face est certes l'arrêt le plus difficile, mais également le plus gratifiant. L'adrénaline est décuplée.

Ceci dit, puisqu'on est dans les conseils, gardez toujours un oeil sur le ballon. Même après un super arrêt.

Pour les illustrations, les "best fast breaks denied" fait par EhfTv sont une mine d'or. On y observe très bien les points que j'ai évoqué : placement, appuis ou membre sur / vers le sol, attaque du ballon, timing et jeu.
- Masculin (2013/2014).
- Féminin (2014/2015). Avec mention pour celle de Glauser et la première de Krause qui se placent en urgence mais se rééquilibrent vers l'avant juste au moment de lancer la parade.
- Masculin (2014/2015).

Cette petite fiche s'arrête ici. Les conseils qui sont présent sont ceux que j'appliquent, suivant les conseils apportés par des entraîneurs, des coéquipiers, des amis, des passionnés, de mes partenaires de poste... Libre à chacun de se faire ses fiches de révision, en étant à l'écoute de cet entourage !